Tout savoir sur la collection 19e siècle
Histoire de la collection
À partir des années 1830, Nantes fait le choix d’acquérir de l’art vivant. Les œuvres des artistes sont acquises au Salon des artistes français à Paris, aux Salons nantais et auprès d'antiquaires. C'est ainsi que des œuvres d'Eugène Delacroix, Gustave Courbet ou Jean-Léon Gérôme intègrent le musée de leur vivant. La Tête de femme coiffée de cornes de bélier de Gérôme est la première œuvre de l’artiste à entrer dans une collection publique française.
L'achat en 1853 du Portrait de Madame de Senonnes d'Ingres donne un lustre éclatant à la collection, qui s'enrichit à la même époque de deux dons majeurs : en 1852, la collection Clarke de Feltre fait entrer 63 œuvres des années 1830-1850, avec des peintures de Paul Delaroche, Hippolyte Flandrin ou Horace Vernet. Et en 1854, une vingtaine d’œuvres du 19e siècle intègrent le fonds grâce à la donation Urvoy de Saint Bedan : Antoine-Jean Gros, Ary Scheffer, Jacques-Raymond Brascassat….
Les envois de l'État renforcent notamment la présence de l'École de Barbizon et de son célèbre représentant nantais Jules Dupré. Le musée renforce peu à peu ses collections de peintures d'histoire (Charlotte Corday de Paul Baudry, 1861), acquiert des œuvres surprenantes comme Le Gorille enlevant une femme (1887) d'Emmanuel Fremiet, et continue à enrichir sa collection orientaliste : L'Esclave blanche de Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ en est l'un des célèbres exemples. L’art académique de la seconde moitié du 19e siècle est particulièrement bien représenté grâce aux œuvres, en partie léguées, de l’artiste nantais Jules-Élie Delaunay.
Par la suite, des œuvres majeures de James Tissot, Edgard Maxence ou Edward Burne-Jones complètent le panorama d'une collection exceptionnelle, l'une des plus riches des musées français.
Le parcours
Dans les salles du musée, un accrochage audacieux, croisant les regards anciens et contemporains, fait dialoguer le célèbre Portrait de Madame de Senonnes d’Ingres avec le peintre contemporain Sigmar Polke.
Une grande galerie d'histoire, d'Auguste-Hyacinthe Debay à Paul Delaroche, tisse les liens entre sujets littéraires et religieux, avec pour point d'orgue le dialogue entre Le Christ quittant le prétoire de Gustave Doré et les œuvres politiques de l’artiste contemporain Erró. Le Colonel Howard d'Emmanuel Frémiet témoigne de la sculpture monumentale sous la IIIe République.
Le parcours se poursuit par une salle dédiée à l’art orientaliste autour des chefs-d’œuvre de Delacroix, Gérôme et Lecomte du Nouÿ, puis une salle, consacrée à la peinture réaliste (Jean-François Raffaëlli, Hugo Salmson) met en avant une icône du genre, Les Cribleuses de blé (1861) de Courbet. Les visiteurs découvrent ensuite un panorama de la peinture de paysage, de L’Orage de Georges Michel jusqu’aux marines et paysages ligériens de Maxime Maufra, en passant par les sous-bois de l’école de Barbizon (Camille Corot, Charles Daubigny, Théodore Rousseau).
Originalité du parcours, une salle est entièrement consacrée aux liens entre Claude Monet et Auguste Rodin, deux géants de la modernité. Les Nymphéas de Monet dialoguent avec Les Trois Ombres de Rodin et des portraits du sculpteur. Autour des œuvres d'Eugène Boudin, Alfred Sisley et Alfred Stevens, on comprend la diversité du courant impressionniste. La Porte verte (1913) d'Henri Martin évoque le mouvement néo-impressionniste.
Dans les petites galeries, grâce à des dépôts exceptionnels du musée d'Orsay, une section est proposée autour de l'école de Pont-Aven et des Nabis. Les œuvres d’Émile Bernard (Le Gaulage des pommes, 1890), de Paul Sérusier (La Brodeuse, La Moisson) introduisent les peintures de Maurice Denis, Pierre Bonnard, Ker-Xavier Roussel ou Édouard Vuillard. Le parcours se conclut par une section autour du préraphaélisme et du symbolisme, avec Edward Burne-Jones, mais aussi Alphonse Osbert, Edgard Maxence ou Louis Welden Hawkins.