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Le pollinarium, un outil de prévention pour les allergies aux pollens

Actualités- Mis à jour le 06 juillet 2023

Encore méconnu, le pollinarium du Jardin des plantes améliore pourtant la prise en charge thérapeutique des personnes allergiques aux pollens, et le travail des allergologues. Opérationnel depuis 2012, il ouvrait ses portes au grand public mercredi 24 mai.

Chaque matin, un jardinier (ici Salomé Pasquet, coordinatrice de l'association des Pollinariums sentinelles de France) observe les plantes pour repérer les premières et dernières émissions de pollen. © Rodolphe Delaroque
Chaque matin, un jardinier (ici Salomé Pasquet, coordinatrice de l'association des Pollinariums sentinelles de France) observe les plantes pour repérer les premières et dernières émissions de pollen. © Rodolphe Delaroque

Les allergies concernent aujourd’hui 25% de la population, un chiffre qui doublera en 2050 selon l’Organisation mondiale de la santé. Concernant les allergies aux pollens, la pollution est notamment en cause. « La pollution modifie les pollens, en les fragilisant, explique Dominique Chevallier, allergologue et co-fondateur du pollinarium. Les pollens se rompent et deviennent plus agressifs car en étant plus petits, ils pénètrent plus facilement dans les bronches. L’asthme saisonnier n’existait pas durant la première moitié du XXe siècle, les allergiques souffraient seulement de ce qu’on appelle le rhume des foins.»

Alors, dans les années 2000, quelques allergologues et le directeur du Jardin des plantes de Nantes, Claude Figureau, décident de créer un jardin pour observer l’émission des pollens et prévenir, dès les premiers signes, les médecins et les patients. « Plus le traitement est précoce, plus il est efficace car il permet de contenir l’inflammation allergique », précise Dominique Chevallier. Durant dix ans, le pollinarium de Nantes se met en place et expérimente. Les plantes les plus allergisantes de la région sont récoltées jusqu’à 40 km autour de la ville. Quatre arbres pour chaque espèce (bouleau, noisetier, aulne, frêne, saule, chêne) et 20 pieds pour chaque herbacée et graminée sont plantés. « Cela permet de couvrir toute la période d’émission car il peut y avoir 4 semaines d’écart entre l’émission de pollen du premier pied et du dernier », affirme Salomé Pasquet, coordinatrice de l’association des Pollinariums sentinelles de France.

Une newsletter pour informer de l’arrivée des pollens

En 2012, le pollinarium a montré son efficacité. Une newsletter gratuite est créée pour prévenir tous les abonnés. Tous les matins, un jardinier passe au pollinarium, regarde chaque arbre, chaque plante, repère les premiers pollens et les derniers. Il envoie ses observations à des botanistes et des médecins qui vérifient et valident l’envoi de la newsletter dans la journée. Les personnes allergiques peuvent commencer leur traitement (ou l’arrêter) et les médecins informer leurs patients. « Quand les hivers sont doux, le jardinier commence ses tournées fin décembre, avec le pollen du noisetier, ajoute Salomé Pasquet. Jusqu’à septembre/octobre pour les dernières herbacées (armoise, plantain…) avec une grosse période actuellement, entre avril et juin.» 

Depuis 2012, plus de 8000 personnes se sont abonnées à la newsletter nantaise, 16 pollinariums ont été créés et 6 sont en cours de réalisation, principalement dans la moitié ouest de la France. « Les pollinariums ont un intérêt thérapeutique mais aussi de diagnostic, conclut Dominique Chevallier. Cela nous donne un calendrier des pollens et en fonction de la date de début des symptômes, nous pouvons savoir à quels pollens sont allergiques nos patients. Les tests cutanés viennent confirmer les données cliniques d’interrogatoire. »
Les villes qui créent des pollinariums sont aussi plus sensibles ensuite à diversifier les plantations et éviter le cumul d’espèces allergisantes.

Découverte du pollinarium du Jardin des plantes

Mercredi 24 mai de 14h30 à 17h30 au Jardin des plantes de Nantes, des visites gratuites du pollinarium sont proposées par le jardinier responsable. « L’objectif des visites est surtout de faire connaître le pollinarium et son rôle, spécifie Salomé Pasquet. Mais il est aussi utile pour certaines personnes qui savent à quelle plante elles sont allergiques mais qui ne savent pas à quoi elle ressemble. Ici, elles peuvent découvrir qu’elles en ont partout dans leur jardin. »

Quatre visites sont prévues à 14h30, 15h, 15h30 et 16h.
Air Pays de la Loire sera présente aux côtés de l’association des Pollinariums sentinelles de France pour apporter davantage d’informations.