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Pour Rémi, interprète en langue des signes, « le conseil municipal est un marathon ! »

Actualités Publié le 29 mars 2023

Depuis le début de l’année, chaque réunion du conseil municipal de Nantes est accompagnée d’une interprétation simultanée en langue des signes française. Rémi Giffard est l’un des professionnels qui assure cette performance.

Rémi Giffard, interprète en langue des signes française (LSF) intervient au conseil municipal de Nantes. © Garance Wester pour Nantes Métropole
Rémi Giffard, interprète en langue des signes française (LSF) intervient au conseil municipal de Nantes. © Garance Wester pour Nantes Métropole

La prochaine séance du conseil municipal de Nantes, vendredi 31 mars, sera la troisième à être interprétée en direct en langue des signes françaises (LSF). Pour permettre aux personnes sourdes et malentendantes de suivre les débats en direct, trois professionnels se relaient, membres de la Scop TIC44, seule structure française de traduction et interprétation en LSF. Rémi Giffard, cogérant de la coopérative, avait commencé par s’intéresser à la communauté sourde pendant ses études en sociologie : « C’est une culture à part entière, riche, avec des rites et un humour spécifiques, un sujet d’études passionnant ! »

Traducteur et acteur

Rémi a appris la langue des signes « en prenant quelques cours et, surtout, en fréquentant des sourds ! Comme pour toutes les langues, rien ne vaut l’immersion. » Il a ensuite fréquenté l’École supérieure d’interprètes et de traducteurs (Esit) de Paris pour apprendre à assurer la communication entre sourds et entendants. « Comme un doubleur au cinéma, l’interprète doit incarner le locuteur, restituer ses émotions, sa manière de s’exprimer, en trouvant les mots les plus justes dans l’autre langue. Il faut aussi, parfois, traduire les bruits, surtout lorsqu’ils génèrent une modification des attitudes ou des discours. Si le bruit d’une forte pluie, par exemple, amène la personne qui parle à s’interrompre momentanément ou à commenter la gêne, le sourd ne peut pas comprendre si on ne lui dit pas ce qui se passe.

« La langue des signes n’a été officiellement reconnue qu’en 2005, ajoute Rémi. Ce n’est que depuis lors que la population des sourds-signeurs, évaluée à 120 000 personnes environ en France, sort lentement de l’exclusion. Une part d’entre eux a du mal avec l’écrit, certains sont illettrés. Un sous-titrage texte n’est pas approprié. »

Une préparation intensive pour chaque conseil municipal

Les interprètes de TIC44 interviennent dans toutes les situations : cérémonies, réunions, conférences, spectacles, visites guidées, information des patients de l’hôpital… Dans le cas d’un conseil municipal, la préparation est intensive : « Certaines thématiques sont compliquées et usent de terminologies spécifiques. Pour le conseil du vendredi, chaque interprète travaille dès le lundi sur les textes des délibérations et fait des recherches sur les sujets évoqués. Les textes des interventions des élus nous sont fournis et, le jeudi, nous travaillons avec l’équipe de la Ville pour revoir certains points et s’assurer de notre bonne compréhension des enjeux. Nous devons être prêts à interpréter aussi, pendant le conseil, les questions-réponses et interventions. Pour nous, c’est un vrai marathon, c’est pourquoi nous nous relayons tous les quarts d’heure. L’équipe de la Ville, très impliquée, nous accompagne avec une vraie volonté de donner à tous les citoyens l’accès à l’information municipale. »

 

Pratique

Retrouvez le prochain conseil municipal :

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