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Nantes Métropole part à la reconquête de la biodiversité

Publié le 15 février 2023

La politique de reconquête de la biodiversité, adoptée le 10 février par le Conseil métropolitain, comporte plusieurs actions emblématiques pour restaurer les continuités écologiques, préserver les espèces menacées et développer la nature, notamment dans les cours d’écoles et de crèches des 24 communes.

30 à 50 % des espèces sont menacées de disparition dans la région. Pour enrayer ce déclin sans précédent, Nantes Métropole développe une stratégie en trois axes : la reconquête des espaces naturels, la renaturation urbaine et la reconnexion au vivant. © Aline Corbeaux
30 à 50 % des espèces sont menacées de disparition dans la région. Pour enrayer ce déclin sans précédent, Nantes Métropole développe une stratégie en trois axes : la reconquête des espaces naturels, la renaturation urbaine et la reconnexion au vivant. © Aline Corbeaux

Protéger les haies et les zones humides, limiter la consommation des espaces naturels et agricoles… Cette politique de préservation, engagée depuis plusieurs années, est indispensable. Face à l’effondrement de la biodiversité, Nantes Métropole veut aller beaucoup plus loin. Vendredi 10 février, les élus ont adopté une stratégie ambitieuse, articulée autour de trois grands objectifs : la reconquête des espaces naturels, la renaturation urbaine et la reconnexion au vivant.

30 à 50 % des espèces menacées

Composée à 60 % d’espaces naturels et agricoles, la métropole nantaise compte de multiples paysages favorables à la faune et la flore : zones humides, cours d’eau, bocages et prairies…« Ce patrimoine écologique est une chance, mais aussi une responsabilité car notre métropole joue un rôle de carrefour dans la trame verte et bleue du Grand Ouest », explique Jean-Sébastien Guitton, maire d’Orvault, vice-président de Nantes Métropole chargé du cycle de l’eau et de la biodiversité. D’autant que, comme partout, de nombreux animaux et végétaux sont en déclin. Selon les experts scientifiques des Pays de la Loire, 30 à 50 % des espèces sont menacées de disparition dans la région sous la pression des activités humaines, de l’urbanisation, du changement climatique ou des pratiques agricoles intensives.

Éviter d’impacter la faune et la flore

Pour enrayer « cette perte de biodiversité sans équivalent depuis les dinaosaures», de nombreuses actions de protection et de restauration ont été amorcées ces dernières années. Dans le cadre du plan local d’urbanisme métropolitain (PLUm), voté en 2019, 4 100 hectares de boisements et de haies ont par exemple été protégés en « espaces boisés classés ». Un important travail d’inventaire a par ailleurs permis d’identifier et de protéger 9 200 ha de zones humides, soit 99 % des zones humides connues du territoire.
L’Atlas de la biodiversité métropolitaine, dévoilé fin 2022, est un autre outil précieux pour anticiper l’érosion du vivant, mieux prendre en compte la faune et la flore dans les projets d’aménagement, et agir en faveur des espèces menacées. La Métropole travaille avec ses partenaires locaux pour décliner cet atlas au niveau de chaque commune. Un observatoire scientifique et citoyen de la biodiversité et des pressions qui s’exercent sur elle est également en projet pour mettre à jour, enrichir et partager en continu cette connaissance. « Le vivant doit devenir un réflexe dans la fabrication de la ville », martèle Jean-Sébastien Guitton. En 2022, plus de 80 projets ont déjà été analysés, et parfois révisés, au regard de ces enjeux de biodiversité. Menée très en amont, cette démarche permet d’éviter d’impacter les zones nécessaires à la faune et la flore, ou prendre des mesures de compensation. En 2023, ce travail sera amplifié avec un programme de formation des chefs de projet.

 

La Métropole investit 5,7 M€ jusqu’en 2026 pour restaurer trois affluents de l’Erdre. Ici, les travaux de restauration du Charbonneau, à Carquefou. © Garance Wester pour Nantes Métropole
La Métropole investit 5,7 M€ jusqu’en 2026 pour restaurer trois affluents de l’Erdre. Ici, les travaux de restauration du Charbonneau, à Carquefou. © Garance Wester pour Nantes Métropole

Restaurer les continuités écologiques

En parallèle, la collectivité poursuit son travail de restauration des continuités écologiques, « l’une des principales causes de perte de biodiversité », rappelle l’élu. Plusieurs actions ont été entreprises pour retrouver un bon état écologique des cours d’eau (5,7 M€ mobilisés jusqu’en 2026 pour restaurer trois affluents de l’Erdre), aménager des passages sous les ponts afin de faciliter les déplacements des mammifères, comme la loutre d’Europe qui avait quasiment disparu en France, ou encore réduire l’éclairage public pour créer des ambiances lumineuses garantissant le confort de l’ensemble des êtres vivants la nuit.

Protéger les espèces « clés de voûte »

Autres mesures fortes : replanter des haies bocagères et laisser vieillir les boisements anciens. « Le bois mort en forêt reste très utile pour la biodiversité. Ses cavités offrent une niche écologique à beaucoup d’oiseaux, d’insectes et de mammifères. Pas moins de 30 % des espèces forestières en dépendent », souligne Jean-Sébastien Guitton. La Métropole porte une attention toute particulière aux espèces « clés de voûte », dont la préservation permet de maintenir un écosystème beaucoup plus large. Elle prévoit ainsi d’augmenter les aires protégées, pour favoriser le développement d’espèces menacées comme la Noctule commune, le Castor ou l’Angélique des estuaires.

Une aide financière, sous la forme d’un  fonds de concours, sera proposée aux communes pour renaturer leurs cours d’écoles, comme ici à Nantes à l’école des Châtaigniers. © Romain Boulanger pour Nantes Métropole
Une aide financière, sous la forme d’un fonds de concours, sera proposée aux communes pour renaturer leurs cours d’écoles, comme ici à Nantes à l’école des Châtaigniers. © Romain Boulanger pour Nantes Métropole

Plus de nature dans les cours d’école

Indispensable pour préserver les animaux et végétaux, cette politique permettra dans le même temps d’améliorer notre cadre de vie. « La santé des écosystèmes joue un rôle essentiel dans la capacité de notre territoire à faire face aux bouleversements climatiques (sécheresse, canicule, inondations), rappelle Jean-Sébastien Guitton. La nature nous rend de nombreux services variés : captation du carbone, régulation du climat, fraîcheur... S’appuyer sur les solutions qu’elle offre, c’est redoutablement plus efficace que d’artificialiser. »
Pour réduire le bitume, la collectivité va lancer un « plan pleine terre métropolitain ». Travaillé avec les communes, il vise à restaurer des sols vivants et perméables, permettant aux eaux pluviales de s’infiltrer, tout en augmentant la canopée et la végétalisation. La Métropole veut, dans le même temps, inciter les communes à végétaliser les cours d’écoles et de crèches. « Ces espaces, souvent fortement minéralisés, constituent des îlots de chaleur pouvant avoir un impact négatif sur la santé de ce jeune public, indique l’élu. L’apport de terre, de végétation et d’eau offrira un environnement plus propice à la découverte, au jeu et la pédagogie, mais aussi à la biodiversité ». Une aide financière, sous la forme d’un  fonds de concours, sera proposé cette année aux communes qui souhaitent se lancer.

Trois projets pour reconnecter les citoyens à la nature

Troisième et dernier axe de cette politique de reconquête de la biodiversité : rapprocher les citoyens de la nature. « Le Covid nous a montré à quel point la relation au vivant et l’envie de nature sont des besoins fondamentaux », souligne Jean-Sébastien Guitton. Pour y répondre, trois projets verront le jour à l’horizon 2025 :
- Une « Étoile Verte » : basé sur la mise en valeur des parcours de randonnées le long des rivières du territoire, ce projet vise à favoriser l’accès aux grands espaces naturels présents sur les 24 communes, par la remise en état ou la création de cheminements, qui permettront dans le même temps d’améliorer les écosystèmes environnants. Les premiers travaux et un jalonnement des principaux parcours sont attendus à l’horizon 2025.
- Un centre international de la biodiversité au Grand-Blottereau : destiné aux scolaires et au grand public, « ce centre a vocation à devenir un site incontournable de l’éducation à la biodiversité, à la fois pédagogique, immersif, innovant et créatif », dévoile Jean-Sébastien Guitton. Construit avec la Ville de Nantes, il permettra de faire découvrir la biodiversité urbaine et métropolitaine, mais aussi les interrelations entre l’Homme et son environnement naturel à travers le monde. Une expérimentation sera menée en 2025, avant des travaux définitifs qui débuteront en 2027.
- Un sentier de découverte des Prairies de Mauves : la partie naturelle des Prairies de Mauves (environ 100 ha) constitue un site d’intérêt écologique emblématique de la biodiversité urbaine métropolitaine. Des inventaires naturalistes et une étude sur la faisabilité d’un projet de valorisation écologique et pédagogique du site ont débuté en 2022, en lien avec le Muséum d’histoire naturelle de Nantes.