2022-09-14T15:19:04Z https://metropole.nantes.fr/files/live/sites/metropolenantesfr/files/images/actualites/nature-environnement/doulon%20gohards/paysagenour675.jpg

Doulon-Gohards renoue avec sa vocation agricole

Actualités

Les fermes reprennent vie à l’est de Nantes. Les cinq premiers agriculteurs sont à pied d’œuvre. Dès le printemps 2021, ils produiront de nouveau des légumes, mais aussi des fruits et des micro-pousses dans ce quartier en pleine mutation. Visite en images.

Recréer des fermes au cœur de Nantes ? L’idée, lancée en 2016 dans le cadre du projet Doulon-Gohards, prend corps. À la Louëtrie, choux, tomates, courges et carottes commencent à prendre racine. « On a réalisé les premières plantations cet été pour tester le sol et installer un système d’irrigation à partir de l’ancien réservoir d’eau situé juste à côté », expliquent Simon Prévost et Clément Amour. Ces deux anciens salariés d’une association de protection de l’environnement en reconversion font partie des cinq premiers agriculteurs sélectionnés par Nantes Métropole pour remettre en culture les tenues maraîchères du quartier, inexploitées depuis plusieurs années.

« Ce projet va nous permettre de faire pousser des légumes sains, au plus près des gens qui les consommeront, dans une ville qu’on aime beaucoup, explique Simon Prévost. Cela a du sens ! Doulon est le berceau du maraîchage nantais ». À terme, Doulon-Gohards accueillera 5 fermes urbaines sur 15 hectares. Les trois premières vont reprendre vie en 2021.

Bio et circuits courts

La parcelle de L’Alouette Rit occupe 1,5 hectares, soit un peu plus qu’un terrain de foot. « L’objectif est d’y produire une cinquantaine de variétés de légumes, biologiques et en pleine terre, distribués en circuits courts », précise Clément Amour. Pour optimiser le terrain, situé juste à côté de la future école du quartier, les deux jeunes fermiers exploiteront tout à la main, en permaculture. « Nous organiserons la parcelle en une dizaine de petits jardins, avec une bande réservée aux fleurs pour attirer les papillons et les coccinelles qui permettent de lutter naturellement contre les ravageurs de culture, sans avoir recours aux pesticides ».

Les premiers légumes sortiront de terre au printemps prochain.  « Les gens pourront venir s’approvisionner directement ici, le dimanche matin sur le marché de Doulon ou le mercredi soir à Bottière-Chénaie, ou encore en commandant en ligne via le site cagette.net », précise Clément Amour. En 2022, la ferme de la Louëtrie abritera un magasin de producteurs, commercialisant l’ensemble des produits des fermiers de Doulon (voir ci-dessous)  : légumes frais ou transformés, micro-pousses et plantes aromatiques, fruits… Un point de vente directe est également prévu deux fois par semaine à la ferme du Bois des Anses. Il faudra toutefois patienter encore un peu pour venir y remplir son panier. « Les travaux de rénovation des anciens corps de ferme débuteront début 2021 pour permettre une pleine production en 2022 », précise Jean-Marie Duluard à Nantes Métropole Aménagement. Dès cet automne, plusieurs serres vont être construites afin d’aider les fermiers à prolonger la saison de production.

« Ce projet, qui renoue avec l’histoire du quartier, a une véritable dimension économique, souligne Thomas Quéro, adjoint au maire chargé de l’urbanisme durable. Il s’agit d’en faire des exploitations viables sur le long terme ». Certains fermiers auront ainsi des activités complémentaires : légumes cuisinés par Lucile, la compagne de Martin Lucas qui reprend la ferme de la Saint-Médard, cosmétiques élaborés à partir des plantes aromatiques de la ferme au Bois des Anses, entretien des espaces naturels alentours pour les fermiers de la Louëtrie… « On espère tous contribuer à la dynamique du quartier », expliquent les jeunes fermiers, qui souhaitent développer l’entraide, partager du matériel, ou encore proposer des temps d’échanges et de convivialité avec les habitants. « On réfléchit à des apéros micro-pousses pour découvrir la production de Gérald, des ateliers pédagogiques avec les enfants de la nouvelle école, mais aussi pourquoi pas des rendez-vous artistiques, détaille Laura Guillemot, qui s’installe à la ferme du Bois des Anses. Mon point de vente et la parcelle des fruitiers seront suffisamment grands pour accueillir des associations culturelles, des expositions ou des petits concerts... »

Simon Prévost et Clément Amour s’approprient progressivement la ferme de la Louëtrie, où ils produiront une cinquantaine de variétés de légumes bio. Le duo, qui a baptisé son projet « L’Alouette Rit - ferme vivante », s’occupera aussi de la gestion et de l’entretien des espaces naturels alentours. Pourquoi s’installer en pleine ville et pas à la campagne ? « C’est important que les gens voient pousser les légumes qu’ils consomment. Et puis, on aime les interactions sociales ! » © Roberto Giangrande.
Simon Prévost et Clément Amour s’approprient progressivement la ferme de la Louëtrie, où ils produiront une cinquantaine de variétés de légumes bio. Le duo, qui a baptisé son projet « L’Alouette Rit - ferme vivante », s’occupera aussi de la gestion et de l’entretien des espaces naturels alentours. Pourquoi s’installer en pleine ville et pas à la campagne ? « C’est important que les gens voient pousser les légumes qu’ils consomment. Et puis, on aime les interactions sociales ! » © Roberto Giangrande.
Laura Guillemot, productrice de  légumes, fruits et de plantes aromatiques, s’installe à la ferme du Bois des Anses. Une reconversion pour cette littéraire, qui a travaillé six ans à l’opéra de Paris avant de passer un BP responsable d’exploitation agricole en maraîchage bio. Laura proposera en plus de la cueillette libre de fraises, des cosmétiques élaborés par ses soins, mais aussi des expos, petits concerts et autres rendez-vous artistiques. « Nous n’avons pas le profil d’ agriculteurs classiques. L’idée est de nouer de vrais contacts avec le quartier et ses habitants. » © Roberto Giangrande.
Laura Guillemot, productrice de légumes, fruits et de plantes aromatiques, s’installe à la ferme du Bois des Anses. Une reconversion pour cette littéraire, qui a travaillé six ans à l’opéra de Paris avant de passer un BP responsable d’exploitation agricole en maraîchage bio. Laura proposera en plus de la cueillette libre de fraises, des cosmétiques élaborés par ses soins, mais aussi des expos, petits concerts et autres rendez-vous artistiques. « Nous n’avons pas le profil d’ agriculteurs classiques. L’idée est de nouer de vrais contacts avec le quartier et ses habitants. » © Roberto Giangrande.
Gérald Cartaud, producteur de micro-pousses, réalise un vieux rêve en s’installant à la ferme de la Loüetrie. Après 20 ans dans l’industrie bio aux Etats-Unis, cet habitant du quartier Saint-Félix a créé début 2020 l’entreprise « Ferme de Doulon, micro pousses nantaises ». Objectif : s’ancrer dans la cité des ducs et produire pour le marché local ces petites plantes pleines de saveurs qui font un tabac en Amérique du Nord. En attendant la construction de sa serre à l’automne, il a lancé sa production dans les serres du lycée agricole du Grand-Blottereau. © Roberto Giangrande.
Gérald Cartaud, producteur de micro-pousses, réalise un vieux rêve en s’installant à la ferme de la Loüetrie. Après 20 ans dans l’industrie bio aux Etats-Unis, cet habitant du quartier Saint-Félix a créé début 2020 l’entreprise « Ferme de Doulon, micro pousses nantaises ». Objectif : s’ancrer dans la cité des ducs et produire pour le marché local ces petites plantes pleines de saveurs qui font un tabac en Amérique du Nord. En attendant la construction de sa serre à l’automne, il a lancé sa production dans les serres du lycée agricole du Grand-Blottereau. © Roberto Giangrande.
La première construction du quartier sera une école « bas carbone ». Les travaux démarrent en novembre 2020 rue de la Papotière, pour une ouverture à la rentrée 2022. © Epicuria.
La première construction du quartier sera une école « bas carbone ». Les travaux démarrent en novembre 2020 rue de la Papotière, pour une ouverture à la rentrée 2022. © Epicuria.
La rue de la Papotière, colonne vertébrale de Doulon-Gohards, sera aménagée en 2022, tout en conservant son caractère rural. Doublé d’une voie de 10 m de large exclusivement réservée aux piétons et aux cyclistes, elle fera la part belle aux déplacements doux et à la végétation.
La rue de la Papotière, colonne vertébrale de Doulon-Gohards, sera aménagée en 2022, tout en conservant son caractère rural. Doublé d’une voie de 10 m de large exclusivement réservée aux piétons et aux cyclistes, elle fera la part belle aux déplacements doux et à la végétation.
Dans sa partie « cœur de bourg », longeant la ferme de la Saint-Médard, la rue de la Papotière sera bordée de pistes cyclables et de trottoirs confortables. Pour une circulation plus sûre, la vitesse sera limitée à 30 km/h.
Dans sa partie « cœur de bourg », longeant la ferme de la Saint-Médard, la rue de la Papotière sera bordée de pistes cyclables et de trottoirs confortables. Pour une circulation plus sûre, la vitesse sera limitée à 30 km/h.
C’est aujourd’hui, un cheminement impraticable à travers champs ! Demain, la « grande traversée » reliera les bords de l’Erdre à la Loire. Cette voie verte cyclable, bordée d’alignements de chênes, prolongera à terme le cheminement existant le long du périphérique, enjambera le ruisseau des Gohards, entre la rue des Vesprées et la future école, pour se poursuivre le long de l’institut des Moissons Nouvelles. Un projet au long cours qui débutera par l’aménagement d’un premier tronçon permettant de rejoindre la nouvelle école depuis la rue Jean-Jacques-Audubon.
C’est aujourd’hui, un cheminement impraticable à travers champs ! Demain, la « grande traversée » reliera les bords de l’Erdre à la Loire. Cette voie verte cyclable, bordée d’alignements de chênes, prolongera à terme le cheminement existant le long du périphérique, enjambera le ruisseau des Gohards, entre la rue des Vesprées et la future école, pour se poursuivre le long de l’institut des Moissons Nouvelles. Un projet au long cours qui débutera par l’aménagement d’un premier tronçon permettant de rejoindre la nouvelle école depuis la rue Jean-Jacques-Audubon.

Une école et 90 hectares d’espaces naturels

Si elles en sont le socle, le projet Doulon-Gohards ne se résume pas aux fermes. Tout autour, la Zone d’aménagement concerté (Zac) prévoit la création d’équipements publics (école, centre de loisirs, équipements sportifs), commerces et services, et 150 à 200 nouvelles habitations par an (voir ci-dessous). Classée « bas carbone » , la future école (6 classes maternelles, 10 élémentaires, un centre de loisirs et une unité d’enseignement pour les enfants en situation de handicap) ouvrira à la rentrée 2022. La construction débute en novembre, rue de la Papotière. Cet axe, aujourd’hui très circulé, sera dans le même temps doublé d’une voie de 10 m de large exclusivement réservée aux piétons et aux cyclistes. Les travaux, qui conserveront le caractère rural du quartier (végétation, murs en pierre, réservoirs d’eau), débuteront en 2022 pour une livraison en 2022-2023. Objectif ? Faire la part belle aux liaisons douces, en lien avec un réseau de petits cheminements et de grandes traversées qui distribueront à terme les différents hameaux et connecteront Doulon à la Loire. « Ces aménagements redonneront aux piétons et cyclistes l’accès à 90 hectares de zones naturelles aujourd’hui impraticables, ce qui représente 5 fois la superficie du parc du Grand-Blottereau », précise la paysagiste Anne-Sylvie Bruel. Un parc avec de multiples usages (jeux, plaine de sport, espaces de convivialité, prairies, etc.) verra notamment le jour le long du ruisseau des Gohards, révélant ce cours d’eau aujourd’hui en partie masqué.

À noter

180 premiers logements au Vallon des Gohards

Situé sur 180 hectares entre le Vieux-Doulon et le ruisseau des Gohards, la Zac Doulon-Gohards sera aménagée progressivement d’ici 2035, au rythme de 150 à 200 nouveaux logements par an (2700 à terme). « L’enjeu est d’offrir des logements pour tous – majoritairement des logements sociaux et en accession à prix abordable - afin de lutter contre l’étalement urbain », précise Thomas Quéro, adjoint au maire chargé de l’urbanisme durable. L’aménagement se fera par secteurs, autour de cinq « fragments ». La premier sera réalisé tout au nord du quartier, le long du vallon des Gohards. Il accueillera environ 380 logements, des services, du stationnement mutualisé mais aussi de nouveaux espaces publics pour les habitants. Nantes Métropole vient de choisir les promoteurs (ADI / CIF) qui construiront les 180 premiers logements à l’horizon 2023-2024. Du 15 octobre à fin décembre, un atelier composé de 35 citoyens aux profils variés va réfléchir à la conception de ce nouveau hameau, aux côtés des urbanistes et paysagistes de la Zac (In Situ AC&V / Bruel-Delmar / Sit&A). Il sera associé au choix des équipes de maîtrise d’œuvre (architectes et paysagistes).

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